À l’ère du numérique, l’employeur dispose d’une myriade de canaux pour contacter ses collaborateurs en dehors des heures de travail. Les professionnels ont par ailleurs tendance à rester connectés durant leurs temps libres. Dans ce contexte, le travail peut facilement envahir la vie privée des salariés. Le droit à la déconnexion a donc été formalisé pour protéger la frontière entre les heures de travail et de repos.
Comprendre le droit à la déconnexion
Le droit à la déconnexion est inscrit dans la loi Travail du 8 août 2016, en vigueur depuis janvier 2017. Il vise principalement à éviter l’usage abusif des outils numériques par l’entreprise et à préserver le droit au repos des travailleurs. Concrètement, le texte permet au salarié de ne pas être sanctionné, s’il ne répond pas à un e-mail en dehors des heures de travail. Le principe s’applique aussi aux autres canaux professionnels (téléphone, SMS, groupe de discussion, etc.).
Ce droit est devenu une nécessité en raison de la multiplication des technologies de communication en entreprise. De plus, de nombreux employeurs continuent d’utiliser ces outils durant le temps de repos des salariés. Ces derniers restent donc connectés par crainte de rater des informations importantes ou d’être sanctionnés. De ce fait, les travailleurs sont soumis au stress lié au travail, même pendant leurs temps libres.
Afin d’éviter ce problème, les parlementaires ont promulgué des textes garantissant le droit des salariés à se déconnecter de leur travail. Cette loi est d’autant plus importante face au développement du télétravail et des outils numériques. Dans la pratique, les employeurs disposent désormais d’outils comme la solution Protect de Mailinblack pour respecter le droit des salariés à conserver leur planning et leur droit à la déconnexion. Ils pourront ainsi envoyer des mails selon leurs disponibilités, sans pour autant perturber le repos de leurs collaborateurs.
L’ère numérique et la frontière travail-vie personnelle
Le télétravail a permis de constater une disparition préoccupante de la frontière entre la vie privée et professionnelle des salariés. Toutefois, le phénomène s’est produit bien avant l’adoption massive de ce mode de travail. Il s’est développé progressivement et subtilement depuis l’avènement de l’informatique dans les entreprises. Dans certaines structures, le problème est même apparu avec l’arrivée des flottes téléphoniques.
Quoi qu’il en soit, l’ère du numérique a rendu la situation plus flagrante et inquiétante. Les employeurs peuvent effectivement solliciter les salariés à tout moment à partir de divers supports (téléphone, tablette, ordinateur…) et canaux (SMS, e-mail, messagerie instantanée, visioconférence…). Ainsi, ils sont parfois tentés d’envoyer des consignes, des rappels, des mises au point, etc., en dehors des heures de travail.
La loi Travail de 2016 vise justement à interpeller les professionnels concernant le droit des salariés au repos. Pour protéger la vie personnelle des travailleurs, elle impose aux entreprises d’établir une entente sur le droit à la déconnexion. Les détails doivent par ailleurs faire l’objet d’une négociation collective dans toute structure comptant plus de 50 salariés. En cas de manquement, l’employeur risque des sanctions financières ou pénales, selon la situation.
Les bénéfices du droit à la déconnexion
Le droit à la déconnexion permet avant tout d’améliorer la qualité de vie dans le milieu professionnel, y compris pour les télétravailleurs. Il contribue aussi à réduire le stress et à améliorer la productivité des salariés, sur site ou en télétravail. En outre, ce droit limite les effets négatifs de l’hyperconnectivité des utilisateurs, souvent motivés par des raisons d’ordre professionnel.
Près d’un actif sur quatre déclare d’ailleurs être en situation de burn-out en raison de l’intensité de leurs activités professionnelles. Or, ce rythme se ressent en grande partie à travers l’accumulation des e-mails et l’hyperconnectivité exigée par le travail. Grâce au droit à la déconnexion, les employés pourront éviter de culpabiliser en limitant sa connexion aux heures de travail. Ce soulagement est particulièrement important dans un secteur soumis à des exigences de productivité et de compétitivité.
Cependant, les conditions d’application de ce droit peuvent varier significativement en fonction des entreprises. La loi impose seulement d’aborder le sujet et de négocier les détails de l’accord en la matière. Néanmoins, cette disposition permet déjà de réduire la pression liée aux sollicitations professionnelles durant les heures de repos. Enfin, le respect de ce droit influe également sur l’image et l’attractivité d’une entreprise.